EN UN
CLIC

En un clic


Les élus votent une motion pour l’inscription du droit à l’avortement

Publié le - Mis à jour le 13 juillet 2022

Lors du conseil municipal du 30 juin, sur proposition du Maire, Régis Charbonnier, une motion pour l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution française a été adoptée à l’unanimité par les conseillers. En voici le texte. Vendredi 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a révoqué le droit à l’avortement au niveau fédéral, droit […]

Lors du conseil municipal du 30 juin, sur proposition du Maire, Régis Charbonnier, une motion pour l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution française a été adoptée à l’unanimité par les conseillers.

En voici le texte.

Vendredi 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a révoqué le droit à l’avortement au niveau fédéral, droit qui était garanti depuis près de 50 ans par l’arrêt Roe vs Wade. En revenant sur sa propre jurisprudence, la plus haute juridiction américaine laisse chaque État libre de légiférer pour limiter ou interdire l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La moitié des cinquante états américains pourrait être concernée par ce terrible retour en arrière.

Cette décision brutale lourde de conséquences pour des millions d’Américaines doit nous alerter aujourd’hui sur l’impérieuse nécessité de protéger sur le sol français ce droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse, acquis de haute lutte et autorisé par la loi Veil promulguée en 1975.

La conférence mondiale sur les femmes des Nations Unies stipule que les droits fondamentaux des femmes incluent la maîtrise de leur sexualité et la liberté de décision en matière de procréation.

Malgré cela, on observe depuis plusieurs années des velléités de revenir sur ce droit fondamental pour l’émancipation des femmes dans plusieurs pays dont la France. En effet, l’allongement récent de 12 à 14 semaines de grossesse du délai de recours à l’IVG chirurgicale, ne doit pas masquer la diminution drastique des centres pratiquant l’IVG, donc la difficulté croissante d’accéder à ce droit. À ce jour, ce sont 10% des femmes qui doivent sortir de leur département pour trouver des praticiens. Pourtant, à Boissy-Saint-Léger, le service de la Protection Maternelle et Infantile fait le constat quotidien du rôle essentiel de ce droit comme outil de santé publique et de liberté individuelle.

L’instauration de l’IVG pour l’émancipation des femmes est un combat politique universaliste. Le droit des femmes à disposer de leur corps est un droit fondamental qui doit être protégé. Contrairement à un avortement légal réalisé par un professionnel de santé qualifié, les avortements dangereux peuvent avoir des conséquences mortelles, à tel point qu’ils sont la troisième cause de mortalité maternelle à travers le monde et entraînent d’après l’Organisation Mondiale de la Santé, cinq millions de handicaps facilement évitables. Une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement non sécurisé dans le monde.

En conséquence, les élus du conseil municipal entendent défendre la liberté de chaque femme dans l’exercice de sa pleine autonomie corporelle et dans le choix de prendre ses propres décisions concernant sa vie reproductive, et en particulier de décider à quel moment avoir des enfants. Ils affirment que nulle ne peut être privée du droit à l’interruption volontaire de grossesse et proposent d’inscrire dans la Constitution française l’impossibilité de priver une personne du droit à l’interruption volontaire de grossesse.